Dans la salle du trône, inondée par le soleil du matin, la Reyne observait le ciel et les jardins superbement entretenus par les maîtres jardiniers. Cette vision enchanteresse avait le don de l’absorber durant de longs moments, et de la laisser vagabonder dans ses rêveries. Les rayons du soleil qui effleuraient son visage se perdaient dans les sillons qu’avaient laissé les cicatrices sur sa peau et donnaient l’impression qu’elle brillait.

         Dans sa robe saphir à la jupe volumineuse et au corset lacé bien porté, les épaules, et les bras couverts, ses cheveux bouclés flamboyants attachés en demi-queue par de petites attaches scintillantes, elle semblait prête. Mais le poids de la couronne qui manquait sur sa tête lui laissait le droit de rêver encore quelques instants.

         Les portes qui s’ouvrirent à la volée la firent sursauter, comme toujours, et Alaric fit irruption dans la salle, comme toujours.

       D’un pas vif, ses pas raisonnants sur la pierre froide du sol de marbre, il se dirigea vers elle avec conviction, avant de faire une révérence digne de sa Reyne.

— Votre Majesté, ils sont là.